Être gardien à la fois du passé, aussi bien que de l’histoire récente, sont des responsabilités qui remplissent de fierté Alex Lavoie, diplômé à la maîtrise en histoire. Le jeune professionnel fait désormais sa marque au sein de l’institution par excellence du savoir canadien : Bibliothèque et Archives Canada. Travaillant sur le fonds d’archives numériques privées le plus important jamais acquis au pays, le jeune diplômé nous dévoile son parcours en recherche des plus intrigants.

Trouver son X grâce au Moyen-Âge

« Si on m’avait dit, au début de mes études, que j’allais devenir archiviste, je ne sais pas ce que j’aurai pensé, mais aujourd’hui, je suis complètement sur mon X. C’est un travail captivant, passionnant et c’est un véritable privilège de travailler et de consulter chaque jour des documents d’une aussi grande importance pour l’histoire de notre pays. »

Alex Lavoie se rappelle que cette passion pour l’histoire s’est développée à un très jeune âge, soit dès l’école secondaire. D’excellents professeurs lui ont alors transmis leur affection pour une époque délaissée jusqu’à tout récemment : le Moyen-Âge.

Rien à voir avec la populaire série Game of Thrones, ni les combats de grandeur nature à Bicolline, qui sont pour le diplômé gatinois une vision un peu idyllique et romancée de cette période de 1 000 ans.

Une passion qui fait du chemin

Après ses études collégiales à Gatineau, Alex Lavoie déménage dans la région de Québec pour compléter un baccalauréat en histoire et un DESS en enseignement collégial. Rapidement, il comprend que malgré son feu sacré pour l’enseignement, il souhaitait approfondir ses connaissances : « J’aurais pu commencer à enseigner, mais j’ai vite compris que j’étais fasciné par l’analyse de sources et j’avais envie de pousser encore plus loin ma passion. C’est là que je suis tombé sur le Département d’histoire et le Centre d’études médiévales de l’Université de Montréal, qui se veulent des références. »

Un échange étudiant marquant à l’Île-de-France

Une fois inscrit à la maîtrise, le cœur de ses recherches s’est tourné vers les importantes dotations qui se transigeaient entre l’église, l’aristocratie et la royauté, plus précisément pour deux abbayes de l’Île-de-France. Alex Lavoie a désormais accès à des ressources documentaires, des conférences spécialisées, des collègues étudiants et des professeurs tous aussi passionnés que lui. Grâce à la Direction des affaires internationales (DAI) de l’UdeM, Alex Lavoie participe à l’automne 2017 à un double stage de 8 semaines à l’Île-de-France, où il analyse des documents historiques de plus 800 ans aux archives nationales de France et à l’Université Paris 8. Cette expérience lui permet de développer une méthodologie bien ficelée et d’approfondir ses connaissances, de compléter son mémoire et de devenir un chercheur de formation.

« Ce fut réellement une expérience inoubliable. Ça m’a vraiment permis de comprendre que le volet recherche de la maîtrise en histoire de l’UdeM a véritablement une valeur professionnelle et que c’est un atout majeur sur un curriculum vitae. »

D’un stage à un emploi à temps plein en archivistique

On dit souvent que la maîtrise ouvre des portes dans le milieu de la recherche universitaire, mais il ne faut pas oublier les belles possibilités qui existent aux échelles nationale, provinciale et municipale en archivistique. Durant ses études à la maîtrise, Alex Lavoie a été engagé comme archiviste durant un stage-étudiant à Bibliothèque et Archive Canada. Cela lui a ensuite permis d’être engagé après l’obtention sa maîtrise en histoire. Comme le souligne Alex Lavoie : « Je conseille fortement aux étudiants actuels de s’informer et de s’intéresser aux offres d’emploi dans la fonction publique, elles pourraient être des tremplins incroyables dans leur carrière. »

L’avenir de son métier et la fierté du chemin parcouru

Depuis son embauche en tant qu’archiviste au sein de l’équipe des archives du Premier Ministre Stephen Harper, Alex Lavoie a pour tâche quotidienne de traiter l’ensemble des documents contenu dans ce fonds. Son objectif principal est d’analyser, d’organiser et de rendre accessible le plus grand nombre de documents importants de l’histoire de notre pays aux citoyens, chercheurs et à la population en général. « Chaque jour, je me sens utile dans mon travail. Je consulte une très belle variété de documents et je crée des outils de recherche utiles et accessibles pour que tous puissent les consulter. Présentement, le fonds Stephen Harper est imposant : on gère plus de 50 Téraoctets de contenus numérique, dont plus de 1.4 millions de photos et plusieurs dizaines de millier de fichiers audiovisuels. Le volume de documents générés est gigantesque et la question se pose : comment gérer efficacement un tel volume de documents? Au niveau technique, un fichier numérique qui peut être consulté aujourd’hui sera-t-il en mesure d’être consulté ou ouvert dans 15-20 ans? Ce sont de grandes questions qui me passionnent au quotidien dans mon travail ».

« Ma plus grande fierté demeure le dépôt de mon mémoire et l’obtention de ma maîtrise en 2019. Quand on tient notre diplôme entre les mains, après tant d’années de travail, on ne se le cachera pas, c’est le plus grand des sentiments. Passionnés d’histoire, l’Université de Montréal est un choix incontournable, je ne le regrette aucunement! »

^{Mars 2020}